Le livre
Henri de Valois, deuxième fils de François 1er , n'aurait pas dû être roi et il aurait peut-être appris à aimer Catherine de Médicis qu'il avait épousée, si le sort en avait décidé autrement...si celui que nous connaissons sous le nom d'Henri II n'avait pas été, de l'âge de sept ans à celui de quarante, subjugué par une femme fatale, la très belle et très intelligente Diane de Poitiers, de vingt ans son aînée.
Ce trio, unique dans l'histoire de France, cornélien avant l'heure, vécut ses problèmes privés aux yeux de tous et en particulier d'une Cour qui avait admis que le royaume avait deux reines, celle qui portait le titre et n'avait aucun pouvoir et la favorite qui avait réussi à s'immiscer dans tous les rouages de l'Etat, comme à diriger l'éducation des enfants royaux.
De la douleur de Catherine à la superbe de Diane, nous vivons les entreprises architecturales d'Henri, son souci de bien gérer les affaires du pays mais aussi ses tourments de roi confronté aux guerres extérieures et aux querelles religieuses naissantes dans le royaume et les affres d'un homme bouleversé de ne pouvoir résister à sa passion.
Un livre où se retrouvent des situations humaines valables à toutes les époques: la lutte pour le pouvoir, l'appât de l'argent, la jalousie amoureuse et politique, l'intolérance des idées ou des mœurs et l'amour... filial, paternel, fraternel, patriotique.
Mais "Pour l'amour de Diane" est avant tout une histoire d'amour,
aussi insensée que démesurée illustrant parfaitement
le propos de Platon:
l'amour est aveugle !
extraits
"Henri, le petit prince, est triste.
Triste, et pourtant il s'est trouvé très beau quand on lui
a passé, ce matin, des chausses de soie, une culotte de satin et un
pourpoint de velours brodé d'argent; l'ensemble, un camaïeu de
gris-souris, lui a semblé convenir à son humeur, car le petit
prince a l'âme aussi sombre que ses yeux.
A dire vrai, cela fait dix-huit
mois qu'il est triste, Depuis l'affreux jour de juillet 1524 où sa tante est venue les embrasser, son frère
François et lui, en leur annonçant que leur mère, la
reine Claude, s'en était allée retrouver les anges, et que
de jeunes princes comme eux se devaient d'être courageux.
Courageux,
François l'avait été, un futur roi de France
ne pleure pas, il avait laissé les larmes aux dames d'honneur éplorées
et à son cadet. Henri s'était effondré devant la dépouille
mortuaire maternelle, déposée en grand apparat dans la salle
des Etats et trônant au milieu des colonnes bleues et rouges sous le
plafond fleurdelisé. Ce jour-là, le petit prince avait fait
connaissance avec la mort de la plus cruelle manière, conscient, même à cinq
ans, de l'irréparable de sa perte.
Le petit prince, en grand désarroi alors, savait que son père,
le roi François 1er , courait les routes de France, à la tête
de son armée, pour aller démontrer à Charles-Quint qu'il
avait des droits en Italie, persuadé de renouveler l'exploit
de Marignan...
Le souverain avait laissé le gouvernement du royaume à Madame,
sa mère, et à sa sour, Madame Marguerite, le soin de veiller
sur l'éducation des six enfants royaux.
Fin février, Madame, anéantie,
recevait de son fils une lettre s'achevant par :
"Tout est perdu, fors l'honneur et la vie sauve". Non seulement
le roi avait été défait, mais, surcroît de malheur,
il était prisonnier et devait, sous bonne escorte, prendre le chemin
d'une forteresse ibérique...
...A la fin de l'hiver suivant, un matin,
Madame fit venir François
et Henri et leur expliqua qu'êtres princes donnait beaucoup de droits,
mais n'exemptait nullement du devoir de se dévouer au royaume, que
l'empereur acceptait de libérer leur père en échange
de leurs personnes et qu'on allait les préparer pour ce grand et beau
voyage..."
"Au sortir du lit de Diane, qu'il est ingrat de se rendre à celui de Catherine! Certes, la jeune reine est douce et aimante, mais quel manque d'imagination, quelle banalité que celle des nuits qu'elle lui offre ! Les maternités, de plus, ont encore épaissi son corps massif qui ne peut que rebuter un époux habitué à la grâce presque irréelle d'une maîtresse divine jusque dans les ébats les plus fous. Car à ce prince de dix-neuf ans, robuste et ardent, qui n'a connu que le maladroit amour conjugal ou les conquêtes faciles des aventures militaires, Diane aux sens non satisfaits par un époux hors d'âge, offre des étreintes raffinées et subtiles. Elle fera son bonheur tout en satisfaisant ses propres appétits..."
"Ce tournoi, il entend bien le remporter, ne serait-ce que pour faire taire le regard inquiet de cette sotte de Catherine qui lui a prédit qu'il allait se mettre en grand danger. Mais c'est pour Diane qu'il veut triompher une fois de plus, Diane qui préside aux côtés de la reine dans la tribune, Diane au pur visage, Diane l'irréprochable devant laquelle il a incliné sa lance ornée des couleurs de la belle...Le noir et le blanc conviennent si bien à sa blondeur resplendissante qu'ils ne peuvent infliger une défaite à son royal amant..."
"Alors Henri, pressant la main de Catherine comme si elle pouvait lui épargner la mort, ne peut s'empêcher de penser aux mains fines et blanches de sa belle amie, à toute sa personne à qui il doit ce qu'il a vécu de meilleur. Oui, il réalise pleinement que tout ce qu'il a été, tout ce qu'il a entrepris et accompli, il ne l'a fait que par et pour l'amour de Diane..."
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