Le livre
Rien ne prédisposait Louise de Vaudémont-Lorraine, jeune fille très belle et très sage, à devenir reine de France. Bien qu'appartenant à la famille ducale de Lorraine, elle n'était pas fille de roi et Catherine de Médicis entendait bien marier son troisième fils aussi glorieusement que ses aînés.
C'était compter sans la personnalité d'Henri III: amoureux
de Louise, il imposa son choix à sa mère qui admit très
vite cette bru qui, jamais ne lui disputa le pouvoir.
Passionnément éprise de son époux, Louise traversa
maintes épreuves à la Cour du dernier Valois, épreuves
privées liées au tempérament trouble de son mari et épreuves
publiques causée par les guerres de religion.
L'amour toujours présent dans le couple leur permit de ne pas sombrer dans le désespoir et d'accepter leur stérilité mutuelle. Il donna à Louise une raison de survivre à Henri et d'assumer sa réputation de "reine blanche".
L'ouvrage est un mélange de passages du journal intime de la reine où elle fait entrer le lecteur dans son intimité et de chroniques vues au travers de familiers de la Cour et de gens du peuple.
De l'espérance de ses vingt ans, aux désillusions de sa maturité, nous assistons aux heures sombres de son veuvage avec, comme dans toute vie de femme, des joies, des peines et un rien de mélancolie que les hommes et les femmes de notre temps peuvent partager s'ils réfléchissent à la vanité de notre condition.
Le buis et le myrte, plantes attribuées à Vénus, sont symboles d'amour fidèle et ardent.
Extraits
" Des mignons, il ne peut douter. Il est l'arbre sur lequel leur lierre
a pris racine. Leur fidélité est sans faille et Henri les aime
de cet amour qu'ils lui témoignent. "
La douce et blonde épouse qu'il a habillée et coiffée
lui-même, montre semblable dévotion, semblable adoration. C'est
bien, il a fait le bon choix, sa sour Claude l'avait, par lettre, conseillé à bon
escient. Louise de Vaudémont ne ressemblait pas aux femmes de son
temps et encore moins de la Cour. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir
son maintien modeste et sa retenue, malgré la somptueuse robe de soie
dorée qui la pare. Elle irradie de joie sereine quand l'incarnat et
le rire de gorge de Marguerite de Navarre rivalisent avec le velours vert
de la belle Renée de Rieux qu'il vient de congédier et les
yeux énamourés de Marie d'Elbeuf dont il a repoussé les
avances. Ces femmes semblent se jeter en pâture à qui en veut.
Son épouse ne cherche à plaire qu'à lui seul et cette
exclusivité enchante le roi.
A son arrivée à Reims, il avait été séduit
par l'élégante simplicité de sa mise. Aujourd'hui, dans
la robe nuptiale constellée de pierreries, elle lui apparaît
comme le plus pur des diamants. Il va l'aimer, il se le promet, d'autant
qu'elle s'est montrée charmante et si respectueuse envers la reine
mère. L'impérieuse matriarche ne pourra rien reprocher à cette
bru amatrice d'ombre..."
"Je me trouve si terne, si insignifiante que j'en arrive par moments à considérer
qu'Henri est bien héroïque de résister à tant de
charmes si complaisamment étalés. Qu'ai-je de plus que toutes
ces femmes tellement plus belles ? A moins que mon époux ait compris
que je l'aime pour lui, non pour ce qu'il représente et que cet amour,
je l'ai chevillé au
corps et pour la vie.
A ce jour, il m'a été aussi léger, aussi transparent
qu'une mousseline."...
"Tout autour de la salle, en attendant que la danse reprenne, les mignons
du roi se pavanent, en quête de bonnes fortunes qu'ils disputeront
aux mignons de Monsieur qui, lui, a disparu, ayant, sans doute, réussi à trouver
dans la foule des jolies femmes, celle sur qui jeter son dévolu d'un
soir. La reine de Navarre quant à elle, fait fi de la surveillance
de la reine mère et rit très fort en coulant des oeillades
aux jeunes gens les mieux tournés, tout excités d'attirer l'attention
d'une reine dont chacun sait que les plaisirs au lit ne lassent jamais.
Le
spectacle de sa famille et de celui de tous ces gens qui savent si bien se
prosterner devant lui, amuse Henri III au plus haut point. La mascarade de
l'après-messe où certains ont eu un rôle à jouer
n'était rien, comparée à celle qui se donne en permanence
au Louvre et ce soir, particulièrement. Apprendre à bien feindre
est le premier souci de tout bon courtisan, vient ensuite celui de bien se
battre puis celui de plaire au roi, aux femmes ou aux hommes, ce qui ne peut
que préluder à pension, fortune ou plaisirs.
Parmi les couleurs
chatoyantes des pourpoints et des pierreries, les yeux du roi s'attardent
sur le blond Quélus, au visage d'ange, qui lui
contera demain, par le menu, le récit de ses exploits amoureux de
la nuit avec quelque belle peu farouche. Henri III n'affectionne rien tant
que faire l'amour par mignon interposé.
C'est tellement moins fatigant.
Et puis quand on a dansé à en perdre le souffle, il n'est
pas possible d'aller retrouver la reine en son lit. Henri n'a pas la santé de
Margot. La chère Louise comprendra. Elle comprend toujours.
Les parfums
dont tous ont usé et abusé avant le bal se sont
depuis longtemps dissous. Des satins et des velours fatigués, des
corps en sueur, des têtes ivres de voltes, des esprits embrumés
de vin, dans l'air lourd de la nuit de juin, c'est une fin de bal.
La lassitude
est tombée sur la Cour de France. Seuls quelques enragés
poursuivront leurs rondes sans se soucier des musiciens qui accordent leurs
instruments pour honorer leurs engagements. Les musiciens de sa Majesté se
doivent de ne pas montrer leur fatigue....."
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